L'Etranger

Le père, la fille

Dans quelques jours sera ma sortie, je ne sais pas encore précisément la date, je suis pleine d’incertitude, enfin maintenant que j’ai vu mon père. Avec mon copain je me sens très bien, mais mon père si inquiet ça me fous les boules, comme ci, je n’avais pas le droit de mener ma vie, après tout, je suis adulte ? Adulte et Bipolaire c’est bien là que ça coince apparemment, j’ai envie d’arrêter de penser a la maladie, pourtant c’est bien une prise en charge a vie. Bon.

Adulte et Bipolaire, ça aurait pu être, Adulte et cancéreuse, Adulte et diabétique, Adulte et unijambiste. Bon.

Ce que je pense, c’est qu’être adulte, c’est être responsable, je suis capable de me prendre en charge seule, donc être adulte et prendre en charge ma maladie c’est être digne de confiance. Les règles sont simple :

1-traitement
2-surveillance lucide (grâce au traitement) et suivi médical (psychiatre, psychologue, infirmier)
3-stabilité, décision a long terme
4-entourage, activités, boulot
5-hygiène de vie

C’est quand même triste, 80% d’incapacités que je n’ai pas sous les yeux. J’aimerais oublier ma maladie, ce soir j’ai un petit down, rien de méchant vous affolez pas, je suis pas en manie (phase mixte récemment) ni en dépression, non comme tout un chacun, je suis triste, déçu : mon père. Après tout ce que je vous ai dis, pourquoi je ne serais pas digne de confiance et de soutient ?

Je suis facilement anxieuse, mon père s’est mon pilier, je comprends ces craintes, mais je crois… qu’à un moment… après tout ces efforts dont la reconnaissance et l’acceptation de ma maladie, bah je pourrais carrément avoir des encouragements/félicitations.

''Ma fille, je suis si fière de toi, si fière, tu as tout l’avenir devant toi, je serais là si tu as besoin, toujours.''

Heureusement que je suis en couple avec mon amour, je me demande encore, comment un tel homme est avec moi ? Il m’aime tant, et je l’aime profondément. Je trouve ça un peu dingue, parfois je me sens nulle, notamment maintenant sous traitement de réaliser qu’on perçoit vite ma maladie notamment dans son entourage très alertés (d’un côté s’est rassurant, de l’autre, j’aimerais ne pas être ainsi).

Parfois je me demande qui je suis, là je suis rationnelle, je suis ni brillante, splendide et particulière, que stupide, laide et étrange.

J’avoue que ça alterne un peu des jours encore, mais comme tout un chacun je pense, je crois que le pire, c’est l’anxiété, c’est vraiment ça qui me trahit. Je dis trahir car vraiment ça me bloque, cette étiquette de ''particulière'' ou ''étrange'', ces termes là, ce ne sont pas les miens. Des questions qu’on se pose toujours a mon sujet, ''tu es HPI ?'' = NON, ''tu es timide ?'' = NON, ''tu as un trouble de la personnalité ?'' (ancienne psychiatre) = JE NE SAIS PAS mais rajoutons pas ça hein ? NON = j’ai un trouble de l’humeur , ça OUI.

Enfin je viens de voir sur google qu’on peut tout cumuler : humeur OUI, personnalité NON et anxieux OUI.

J’ai surligné ce qui était diagnostiqué donc le = OUI. Mais la personnalité on me l’avait déjà dis en se trompant de pathologie, donc je me dis non mais... ?

Putain je bloque ce soir, mon père m’a foutu des doutes, je suis pas une incapable. J’étais partis après mon superbe week-end sur de bonne ondes, ça ira mieux d’ici demain :)

Bien à vous, bien à moi