L'Etranger

Diagnostic après 7 ans d'errance

Longtemps que je n’ai pas écris.

Vous n’imaginez pas, non, vous n’imaginez pas.

Résumé : en amour je suis pleinement comblée, comprise, attentive, j’aime et je suis aimé, il a rencontré ma sœur, je connais ces amis, quelques membres de sa famille. On sort, randonnées, visite, guitare, chant, échec (où j’atteins un très bon niveau), et tellement… il prend soin de moi, on envisage de vivre ensemble. Car on vit déjà ensemble techniquement, je n’ai pas passé un soir seule depuis longtemps.

Ah si, j’ai raconté ? J’ai accueilli ma sœur pas venu depuis 22 ans dans ma ville natale, elle a revu son père adoptif (mon père biologique) après 22 ans… elle a aussi repris contact avec mon autre sœur, et ça, vous voyez, ça m’a prit des années à réaliser. On a passé un bon moment, j’ai prise soin d’elle, à tel point que pour rire elle m’appelait maman (elle a 32 ans, j’en ai 24). Un séjour important pour elle, qui m’a mise énormément de pression et je suis ravie du résultat… mes sœurs et mon père m’ont remerciés, j’étais très touché..

Niveau boulot : et bien je ne sais plus combien de poste j’accumule… je fais des choses impossible : parfaitement donc je reçois des appels/demandes de n’importe quel ville et de collaborateurs que je ne connais pas. C’est flatteur mais ça devient très dur à gérer et ma pression augmente.
Mon chef/père est si fière qu’il ne cesse de m’en rajouter, je fais le boulot des collaborateurs en congés sans infos (donc je cherche) et sans formation et le pire c’est que j’y arrive donc forcément ça s’ajoute, ça s’ajoute et les heures supplémentaires gratis non déclarés bah ça y va.
On me reproche de devenir trop ferme/directive, ma binôme m’a carrément dit que je n’étais la chef de personne. J’ai dû lui expliquer ce que je faisais, ce qui induit mon comportement et souligner que je ne me sentais supérieur à personne mais que voilà, grâce à mon déploiement bah ça roulait à mort pour l’entreprise… donc ça va mieux, elle a comprit et je travaille sur moi pour être davantage détendu.
Elle m’a reproché de rajouter trop de responsabilités à notre poste, alors oui, mais maintenant je peux plus vraiment arrêter ça. Qu’elle comprenait même plus ce que je faisais (comme je communique avec les chefs directement et pleins de villes différentes).

Seule solution : réussir mon entretien pour le nouveau service, je ne sais pas encore quand s’est : vu que les gens du recrutement sont en congés… mais ça serait la solution pour stopper ça et tomber dans un service où je serais très cadré et travail très individuel devant un poste. Je n’ai pas les diplômes pour y travailler mais la chef me veut : elle m’a proposé le poste, ma permise de venir observer leur fonctionnement (avec une collaboratrice de 12 ans d’expériences), elle a tenu à transférer elle même mon CV et lettre de motivation (s’est permis de corriger les fautes avec mon accord) et ma expliqué qu’elle avait déjà parlé de moi. Mais bon c’est le service qui s’occupe des recrutement qui prend la décision vraiment donc… rien n’est gagné. Mais j’aimerais, vraiment.

J’ai consulté un psychiatre privé… que j’avais rencontré en hospitalisation (il était venu aider la structure même s’il n’en fait pas officiellement parti mais manque de personnel). Il est brillant, je l’avais vu, donc voilà j’ai eu rendez vous avec lui.

Il m’a confirmé l’erreur/l’errance médical que je subissais depuis mes 18 ans avec cette structure… il m’a posé un diagnostic très vite et le bon (celui dont je me doutais....). Donc il m’a demandé l’autorisation d’informer mon médecin traitant et la structure dans l’erreur…

J’ai accepté, en revanche malgré que je m’en doutais, le diagnostic est difficile à accepter.

Je suis bipolaire.

Il m’a dit qu’actuellement j’étais dans un état déjà limite, que si je ne prenais pas de traitement… hospitalisation. Que bientôt j’allais dissocier, être totalement desinhibé (donc je vais me mettre en danger déjà que pour lui c’était le cas), davantage irritable (et mes proches ou non proches le sentent énormément), je peux derealiser (motif d’une hospi d’il y a plusieurs années), les conséquences que ça engendrerait pour moi et pour mes proches et les autres (catastrophique) et une espérance de vie diminué de 20 ans sans traitement.

J’ai dis que j’avais besoin de réfléchir jusqu’au prochain rendez vous, il part en congés, donc fin octobre j’ai rendez vous pour dire ma décision. Je dois l’accepter je le sais, surtout que là il m’a proposé un traitement adapté, en m’expliquant que oui ça serait dur le temps d’adaptation mais qu après ça serait plus simple, j’en serais contente et mes proches aussi.

Mais ça veut dire abandonner l’état que j’aime tant… que j’attendais depuis 2 ans…

En gros en terme médical : état maniaque ou hypomanie

Au boulot je fais tant, il m’a prévenu que je ne pourrais plus faire ça car personne de "normal" ne tient ça… et mon père est tellement fière de ma réussite, la chef qui me veut voit mon potentiel actuel… l’entretien…

J’ai peur de tomber en dépression et d’être à nouveau bouffé par l’anxiété alors que je me sens si bien.

Mais il m’a dit que je n’avais pas vraiment le choix si je voulais éviter l’hospitalisation ou des catastrophes bien plus grave qu un passage en hp.

Qu’il ne savait pas si je serais en état de ne pas être hospitalisé fin octobre, qu’il le verrait… que si je tenais (il m’a donné pleins de conseils hyper dur pour ne pas m’exciter davantage : hygiène de vie irréprochable, sortir moins, travailler moins, pas de sport, 7h de sommeil par nuit, pas d’alcool, pas de cannabis...)

C’est dur, j’en ai parlé à mon copain qui veut m’aider, donc il me freine mais je suis super irritable, j’arrive à rester lucide, c’est beau ce qu’il fait pour moi. Mais c’est dur de se limiter, de tenir tout ces conseils..

Je dois prendre ce traitement mais j’en ai peur, vraiment peur, je me sens si bien. Même si j’ai conscience que je n’ai pas le choix, pour mes proches, pour mon couple et pour moi… si je m’habitue, supporte au moins 1 an le traitement après il ne me posera plus problème. Mais je sais que ça va être la descente aux enfers en terme de perception et de mode de vie à cause de ça comme je vais être hyper HYPER déstabilisé....

Il m’a dit que c’était un traitement à vie.

Au moins je sais, je le savais au fond, je n’aurais pas consulté autrement… mais c’est dur, alors que tout le monde me félicite pour ce que je fais, heureux de me voir "bien''.... après 2 ans de disparition (terme médical : dépression)

Au niveau argent je dépense 3000 alors que je gagne le smic par mois donc mes économies partent…

Je regrette pas, j’aime tout ça et je ne suis pas dans le rouge, j’ai tellement de côté.. mais ça inquiète mon père (qui a une procuration sur mon compte en banque).

Bien a vous, bien à moi que je vais abandonner ?